La diagonale virtuelle

La diagonale virtuelle

Le 17 octobre 2019, j’écrivais ça sur Facebook

« J-365 avant ca (sauf blessure ou chiage dessus de dernière minute)
En attendant, c est j-3 avant les templiers et j ai bien peur que la méteo soit conforme a toutes les ballades de la année…. humide »
 
L’image contient peut-être : arbre, plante, montagne, ciel, herbe, plein air et nature
 
 
 
… c’étais en 2019 et ça ne s’est pas exactement passé comme prévu.
  • Les Templiers – ANNULE pour cause de tempête
  • Ecotrail – REPORTE puis ANNULE pour cause de confinement et mesures de restrictions
  • Marathon de Paris – ANNULE pour cause de confinement
  • Maxirace – REPORTEE puis ANNULEE pour cause de Covid
  • OCC – ANNULEE pour cause de Covid
  • Grand Raid – ANNULE pour cause de peur des habitants

Alors voilà en quelques phrases, le truc « inratable » (sauf à se faire caca dessus) que j’ai quand même réussi à rater. 

Mercredi 14 octobre 2020 : J-1

J’aurai du être la réunion depuis 3 jours …
 
Mais ce matin je suis dans mon canapé à Toulouse. Il faut positiver :
Encore 365 jours pour peaufiner ma préparation !!!
 
Mais reprenons comme si nous y étions.
 

 

Comme le décrit ci bien « Les genoux dans le Gif », voilà l’état dans lequel je devrais être.
 
On aurait dû être en pleine semaine du Grand Raid Réunion. Voici ce que tu as raté :
  • Une attente interminable lors de la remise des dossards. Une épreuve avant l’épreuve.
  • Le stress avant le départ. T’as beau tremper tes lèvres dans une Dodo pour te détendre, t’es encore plus en stress que quand t’as rencontré beau-papa pour la première fois.
  • Le départ. C’est là que tu comprends pourquoi tu avais une séance de piste sur ton plan d’entraînement.
  • Les premiers kilomètres. La vie est belle, le jour se lève, le bonheur. T’inquiète pas, ça ne va pas durer.
  • Cilaos. Le « faudra arriver frais à Cilaos » est un vague souvenir. Les cuisses ont hurlé dans le Coteau Kerveguen, t’as déjà vomi deux fois et ta cheville droite a cru que c’était une bonne idée de se plier vers l’intérieur. Que la fête commence.
  • Le Taïbit. Ça y est, t’es dans Mafate. Le truc le plus fort que t’as vu dans ta vie, si si loin devant la naissance de ton premier enfant (mais ça faut éviter de le dire sinon ça va encore faire des histoires).
  • Mafate. Le coeur de l’île est sublime, inversement proportionnel à ton état physique. On te montre le Maïdo à grimper, tu crois que c’est une blague. Un peu plus tard tu pleureras.
  • Les sentiers Péi. Quand ça monte tu veux une descente, quand ça descends tu veux une montée. Mais ce que tu veux par dessus tout, c’est que tout cela se termine.
  • Les délires qui suivent : Ratineau, Kaala, chemin des Anglais… Des tortures qui n’ont rien à envier à celles pratiquées pendant le moyen-âge. Et oui, tu pues autant qu’un type de cette époque.
  • La pause avant la descente du Colorado. Sur une autre course, quand il reste moins de 5 kilomètres tu te jettes dans la descente sans cogiter. Là, mieux vaut être lucide si tu ne veux pas te fendre le crâne alors que tu vois La Redoute.
  • Le stade de La Redoute. La délivrance. Tu aimes ton corps mais lui te déteste. Tu vas d’ailleurs le mettre encore plus en PLS avec une bière avant de t’effondrer définitivement sur l’herbe aussi confortable qu’un lit king size dans un grand palace.
 

Jeudi 15 octobre : 22h à la Réunion

KM : 0 / D+ : 0 / D- : 0 / 0h00 de sprint

Normalement j aurai du commencer a courir . La seule fois des 60 prochaines heures !!!!

 

Vendredi 16 octobre : 10h à la Réunion

KM : 58 / D+ : 3000 / D- : 900 / 12h00 de course

A cette heure ci, j’aurai du être par la.
58km parcourus, déjà 3000m de D+ et juste avant de se manger une descente de 900m de D- en 2,5km (pente moyenne : -38% ! sympa pour les cuisses !)
Normalement l’ambiance aurait du être festive quoi que probablement quelques signes de fatigue pas forcement rassurants quand il reste plus de 100km et 48h de course à parcourir.
 
 
 
Vendredi 16 octobre : 14h à la réunion

KM : 68 / D+ : 3100 / D- : 2300 / 16h30 de course

A cette heure ci, j’aurai du quitter la base de vie de Cilaos depuis quelques minutes et m’engager sur la montée du Taibit.
Comme dit le proverbe : « les choses sérieuses commencent ».
Sauf qu’avec presque 70km dans les pattes, 16h30 de balade, 3200m de montée et 2300m de descente, j’aimerai bien qu’on m’explique ce que c’était « avant les choses sérieuses ».
En tout cas, j’aurais probablement essayer de profiter à fond des derniers instants de soleil de la journée.
 
 
 
Vendredi 16 octobre : 18h à la Réunion

KM : 76 / D+ : 4500 / D- : 2400 / 20h de ballade

Dans quelques minutes, il va faire nuit à la Réunion.
 
Fin de la première journée.
 
J’aurais du être par la (un peu après le milieu du Taibit) pour déguster la fameuse tisane ascenseur.
Alors que la deuxième journée se profile, il est probable que les premiers instants de fatigue avec son lot d’hallucinations pointent leur nez. Mais courage, la stratégie est de rentrer dans Mafate avant d’essayer de dormir.
 
 

Samedi 17 octobre : 0h00 à la Réunion

KM : 95 / D+ : 5100 / D- : 4200 / 26h de randonnée

Il est presque minuit à la Réunion, je devrais être quelques part vers Ilet à Bourse, perdu dans l’immensité de Mafate. Un peu avant, j’aurai cheminé sur Sentier Scout et ses vertigineux précipices. (Heureusement de nuit, on ne doit pas trop s’en rendre compte).
Le vainqueur, François D’Haene, est arrivé depuis 2h et il est entrain de se remettre de ses crampes devant une petite raclette arrosée de 1 ou 2 bons verres de rouges (pas plus).
Quant à moi, je suis entrain de me maudire.
  • Qu’est ce que je fous la !
  • Et ces montées et ces descentes qui n’en finissent jamais !
  • Si au moins, j’avais pu choper un virus de merde 1 semaine avant le départ, j’aurais eut une bonne excuse pour ne pas prendre le départ …
 
Heureusement dans moins de 6h, le soleil va se lever sur la deuxième journée et les cartes devraient être redistribuées.
 
 

Samedi 17 octobre : 12h00 à la Réunion

KM : 120 / D+ : 7100 / D- : 5900 / 38h de galère

Samedi midi à la Réunion, je devrais être quelques part dans la descente vers Ilet Savannah.
La deuxième nuit a probablement été difficile. Il aura fallu essayer de dormir quelques minutes mais au matin, j’aurais eut la chance d’un lever de soleil pendant l’ascension du Maido, un mur de 1500m de D+ a avaler en moins de 6KM.
Cette sortie du Maido vers 8h30 du matin aura du me redonner l’espoir de jours meilleurs même si il reste encore une bonne soixantaine de KM à parcourir.
 
 
 

Samedi 17 octobre : 22h00 à la Réunion

KM : 144 / D+ : 7900 / D- : 7900 / 48h de délire

22h à la réunion, cela fait 48 heures que je promène. A cette heure je devrais être à la Possession, avoir quitter le ravito et me diriger vers le chemin des Anglais.
La deuxième nuit a déjà commencée depuis 3 heures. 2 nuits et c’est pas fini.
 
La journée passée aura certainement été longue, une longue descente vers la mer, normalement j’aurais retrouvé Sandrine et les enfants à Ilet Savanah pour un gros arrêt de 2h puis à nouveau à la possession avec peut être Arthur qui m’accompagne sur le chemin des anglais (qui n’a pas été fait par les Anglais, mais qu’on a nommé comme ça parce c’est le truc le plus chiant qui existe)
 
Le morale devrait normalement être bon, par opposition avec le physique qui lui devrait être en dessous de tout. Il ne reste que 20km à parcourir mais ça semble tellement long à ce moment là de l’aventure. (et pourtant ce n’est qu’une petite sortie longue).
 
 
 

Dimanche 18 octobre : 9h00 à la Réunion

KM : 167 / D+ : 9100 / D- : 9100 / 59h de d’introspection

il est 9h à la Réunion, je devrais être par là et en avoir fini avec cet enfer.
 
La nuit aura probablement été longue et contrastée :
  • D’un coté la joie violente lorsque vers La Grande Chaloupe, tu te rends compte que tu vas finir
  • De l’autre coté l’épuisement extreme physique et psychique qui fait que tu te fais doubler par les escargots et que tu avances comme un zombi sans expression, sans but.
 
Il m’aura quand même fallu 11h pour faire les 25 derniers KMs. ça laisse songeur.
 
Au final, il aura fallu affronter le chemin des Anglais puis la dernière montée sur le Colorado puis au lever du jour la dernière descente avec en point de mire le stade et la ville.
 
A l’arrivée, probablement pas d’effusion de joie (elle aura déjà eut lieu quelques KMs avant), mais une certaine sérénité en attendant d’être rattrapé par les douleurs de tout poil qui vont pointer leur nez d’ici quelques heures.
 
 
 

Lundi 19 octobre : 9h00 à Toulouse

Ce matin au réveil, pas de courbatures, pas d’ampoules, pas de souvenirs plein les yeux.

En guise de Grand Raid, j’ai accompagné Arthur à son match contre Langon puis nous sommes rentré tranquillement profiter du couvre-feu.

Retour à l’entrainement dès ce soir, avec un objectif de perdre les quelques kilos pris depuis le mois d’aout quand j’ai pris conscience que ça n’allait pas le faire.

Le voyage de Toussaint a été reprogrammé à Noel, et la Diagonale 2021 est d’ore et déjà réservée.

Le clic le plus con d’une vie !!

Le clic le plus con d’une vie !!

Jeudi 26 décembre 2019, après plusieurs heures à batailler avec le site de bourbonvoyage, j’arrive enfin au bout du processus d’achat du précieux package.

Puis le Graal est enfin palpable, le mail est arrivé, 

JE SUIS INSCRIT !!

L’excitation est à son comble, la nuit un peu agitée, le compte à rebours va pouvoir commencer. 

 

Nous sommes à 293 jours du début de la fin !

Après 12 heures de recul, j’ai déjà fait des trucs cons dans ma vie mais il aura fallut attendre l’année de mes 50 ans pour atteindre ce niveau.  Je ne pense pas vivre jusqu’à 100 ans, mais si jamais ça arrive, il va falloir construire les abris anti-atomiques.

 

 

Etape 8 – UTPMA 115 KM, 5100 D+

Etape 8 – UTPMA 115 KM, 5100 D+

Des conditions infernales, beaucoup de difficultés mais aussi beaucoup de bon moments pour un finish en apothéose à 30 minutes de la barrière horaire.

La porte vers la Diagonale s’est entre-ouverte !!!

 

A SUIVRE

Etape 5 – UT4M 100 KM, 5500 D+

Etape 5 – UT4M 100 KM, 5500 D+

96KM, 5500D+, 29h54 minutes, 466ème sur 527 partants

Les affaires sérieuses commencent !!!

Au lendemain d’un Raid du Morbilhan riche en émotions, on doit se projeter très vite sur notre prochain défis, l’UT4M master 100.

La clairement, vu notre niveau, c’est du lourd.

Tout autour de Grenoble, on emprunte le parcours de l’UT4M 160 pour se cogner 2 massifs à escalader (et à descendre).

En première partie, Belledonne avec 2 cols à plus de 2200m et 3000m de D+ sur 48km de course plus rebelote avec la Chartreuse avec 1 sommet à 2000m, une énorme montée de 1200m non stop et 2000m de D+ sur 48km.

Clairement, lorsqu’avec Guillaume nous commençons à faire des plans sur la comète en ce moi de juillet 2018, on ne fait pas du tout les malins !!

La préparation

Notre préparation est plutôt sérieuse. Les vacances ne sont pas idéales pour ce qui est de l’hygiène de vie, mais nous arrivons quand même à suivre notre programme : un savant mélange de fractionné, de sorties longues et de dénivelé.

De mon coté, je profite du passage sur la cote basque pour enchainer 2 ou 3 montées de la Rhune en 1 semaine plus les séances de fractionné d’Arthur (que j’ai quand même un peu de mal à suivre quand l’exercice est court).
Petit problème quand même, 15 J avant le départ, je me fais une petite déchirure derrière la cuisse droite … du coup la dernière partie de la préparation a été beaucoup plus légère. Au moins j’arriverai frais le 25 aout.

Du coté de Guillaume, rien de très marquant, si ce n’est que les séances apéro grillades se sont aussi bien enchainées.

Pour synthétiser cette phase avant, rien de catastrophique mais rien de génial non plus. Nous allons nous présenter dans le sas de départ avec nos surcharges pondérales bien présentes et pas énormément de certitudes car c’est quand même la première fois qu’on va se frotter à un vrai trail en montagne.

Le plan de route

Fort de nos premières expériences, j’essaye d’élaborer un plan de marche plutôt conservateur (en effet, c’est peut être le seul point positif de cette épreuve mais les barrières horaires semblent très confortables : 37h). Par ailleurs, nous décidons d’expérimenter un arrêt long à la base de vie à mi parcours pour voir ce que ça fait.

Au final, nous partons donc pour 32h32 avec des arrêts long et une vitesse moyenne digne d’un escargot en fin de vie.

Voilà le détails des réjouissances :

Départ samedi à 6h tranquille
On commence par un petit tour de 2,5 km en 25 minutes pour s’échauffer
2,7 km = 0h30 : Début de la première montée
7,9 km = 2h05 : 800 D+, Premier pallier
9,5 km = 2h20 : Faux plat avant le deuxième pallier
15 km = 3h55 : 600 D+, Deuxième pallier
16,1 km = 4h08 : 200 D-, Petite descente, arrivée à l’Arselle samedi 10h00, arrêt 30 min
21,5 km = 6h10 : 600 D+, Troisième pallier, Arrivée à Croix de Chamrousse samedi 12h05, arrêt 45 min
25,2 km = 7h50 : 350 D-, Descente / faux plat, lacs entre les montagnes
28,1 km = 8h35 : 300 D+, Arrivée Refuge de la Praz (eau) samedi 14h35, arrêt 15 min
29,5 km = 9h11 : plat lac Meriat, début de la dernière montée
30,8 km = 9h47 : 350 D+, Point culminant Grand Colon samedi 15h47, 2700 D+ au total
38,4 km = 11h29 : 1300 D-, Arrivée Freydières samedi 17h30, arrêt 30 min
39,5 km = 12h15 : 100 D+, Petite montée avant deuxième partie de la descente
47 km = 13h55 : 1000 D-, Point d’eau ? FIN DE BELLEDONNE
52,6 km = 15h : Vallée, Arrivée St Nazaire samedi 21h, arrêt 1h30 – NUIT
54,9 km = 17h : 200 D+ Petite montée avant début du dur
61,7 km = 20h13 : 1000 D+, Premier pallier dimanche 2h15 – DUR
65,3 km = 21h25 : 150 D+/D- Descente puis remontée, Arrivée Habert de Chamechaude dimanche 3h25, arrêt 45 min
67,4 km = 22h50 : Faux plat avant dernière grosse montée
69,3 km = 23h40 : 350 D+, Chamechaude dimanche 5h40 – Sommet Chartreuse
73 km = 24h40 : 650 D-, Descente forte
78,4 km = 26h : 350 D-, Faux plat descendant, Arrivée Le Sappey dimanche 8h, arrêt 45 min
80,5 km = 27h15 : 100 D+/D- Avant la dernière montée
82,8 km = 28h14 : 350 D+ Saint Eynard, dimanche 10h14, Dernière montée !!
85,9 km = 29h13 : 600 D- Descente jusqu’à Col de Vence, Arrivée dimanche 11h15, arrêt 45 min
88,3 km = 30h39 : 150 D+ Dernier col
94,2 km = 32h00 : 950 D- Dernière grosse descente Arrivée à Grenoble
96,6 km = 32h32 ARRIVEE di 14h30

Sur le papier cela semble jouable; en revanche on a aucune idée de comment on va resister dans la durée. Par ailleurs, les chemins risquent d’être beaucoup plus escarpés que ce qu’on a déjà fait jusqu’à présent.

Arrivée à Grenoble

Nous arrivons à Grenoble le vendredi vers midi. Nous prenons nos quartiers à l’hotel en centre ville, puis direction la récupération des dossards.

Il y a beaucoup de monde car il y a beaucoup de courses différentes mais la queue avance vite. Dossard récupéré, nous passons par la case contrôle du matériel obligatoire et là, la pression monte d’un cran.

 

En effet, la météo risque d’être hivernale pour cette fin aout; du coup l’organisation est très stricte sur tout le matériel; en particulier le bas de pantalon étanche !!. J’arrive à enfumer le bénévole avec mon legings Kalenji que je leur présente comme étanche !!! mais Guillaume de son coté est retoqué car son boxer laisse apparaitre ses jolis mollets et que du coup, ca ne passe pas. Il va donc falloir traverser la ville pour aller dans le magasin de running ouvert ou moyennant 100 euros, Guillaume rentre en conformité avec les exigences du haut niveau !. CA PROMET !

Au passage, la pression continue de monter car même sur le 95KM, le morphotype de nos futurs compagnons d'(in)fortune est très éloigné du notre et plus généralement de ce que nous pratiquons dans nos petites ballades parisiennes !

 

Pour faire l’UT4M et faut donc

  • avoir entre 35 et 45 ans – ça passe limite
  • peser moins de 70KG – ça passe plus du tout
  • être plutôt grand et sec – ça passe que sur la moitié des critères
  • avoir des mollets et des cuisses avec des muscles tellement dessinés que tu te demandes si il y a de la place pour les os – ça passe toujours pas

« Y a pas à chier », on va encore faire tache dans le sas de départ.

Quand tu sais que sur ce genre de truc, il y a plus de 10% d’abandons, tu cherches bien le mec dans les 10 qui pourrait être celui là et si tu te mets dans le groupe, tu penses un peu à toi quand même …

Les sacs

Après une ballade rapide dans le centre ville de Grenoble, on se fait un Sushi et une pasta box puis retour à l’hotel pour se préparer et essayer de dormir un peu jusqu’à 4h; heure à laquelle il faudra rejoindre la navette qui nous amène au départ.

 

Puis vient le temps de la préparation des sacs avec cette nouveauté du sac de delestage auquel vient se greffer la complexité de la gestion du matériel obligatoire.

Comme d’hab, nous serons donc TRES chargés avec de quoi tenir un siège et de quoi se changer toutes les 10 minutes.

La nuit est courte car l’excitation est à son comble puis à 4h nous quittons l’hôtel et traversons Grenoble, déguisés comme pour la Gay Pride, rejoignant au fil des carrefours les autres fous qui gravitent lentement vers le point de rendez vous des navettes qui n’est autre que l’arrivée.

Personne ne parle, les mines sont graves; chacun peaufine sa stratégie; De notre coté, la stratégie est la même que d’habitude, on part à fond puis on accélère et après on voit …

Le départ

Météo fraiche (mais pas encore de pluie), nous posons les sacs de delestage et repassons l’épreuve du contrôle du matériel. Cette fois ci, c’est bon, le pantalon de Guillaume est conforme. Nous sommes donc dans le sas, dans les dernières positions. Nous apercevons Benoit Girondel qui gagnera la course (un entrainement pour la Diagonale qu’il gagnera quelques semaines plus tard).

 


Nos craintes sont confirmées; il n’y a que des avions de chasse !!

A l’adipomètre nous sommes largement vainqueurs !!

L’attente n’est pas trop longue, la course n’est pas encore commencée qu’on se demande déjà ce qu’on fait dans cette galère.

A 6 heures pétantes, les chevaux sont lâchés !!!

Fidèles à notre stratégie nous partons à fond pour le tour du stade suivi d’une première grimpette pour étirer le peloton qu’ils disent !!

Le problème, c’est que même à fond, on se fait doubler de tous les cotés.

Après 10 minutes de transpiration, on est bien chaud et on est de retour sur le stade pour quelques centaines de mètre de plat sur la route puis on bifurque à gauche …. et c’est partit !!

On doit être dans les 10 derniers … ça va être long.

 

Première montée en file indienne sur un chemin pas trop difficile mais plutôt pentu. En route pour la croix de Chamrousse 2000 mètres plus haut en passant par le bas de la station.

Le massif de Belledonne

Le début de course se passe plutôt bien pour moi. Je suis en forme, ça monte mais je suis bien en jambe et j’arrive à tenir un rythme supérieur à mes attentes.

Guillaume de son coté est à la peine. Il s’arrête beaucoup et en chie pas mal.

Au bout de 15Km je le lâche et continue mon chemin seul, en doublant pas mal de coureurs et en discutant avec d’autres. La montée est longue mais pas très difficile. A partir du bas de la station de Chamrousse, nous empruntons les pistes de ski. Ca devient beaucoup plus pentu et technique; le rythme s’en ressent.

On est aussi doublé par la tête de course du relais des 4 massifs puis par les meilleurs du 160 (qui ont déjà 80 bornes et 5000 m de D+ dans les jambes).

Quand je dis doublé, c’est pour rester poli. En fait, ce sont des chèvres; quand la pente est forte, ils sont à quatre pattes et il montent à une vitesse ahurissante !! La puissance développée semble phénoménale. Je ne peux pas croire qu’ils (et qu’elles) n’aient pas mal.

Les paysages commencent à se dégarnir et la météo se charge. Celà fait plusieurs heures que j’ai sorti le haut chaud et la veste de pluie. Dommage car plus on monte plus le paysage est imposant avec des sommets tout atour de nous et des cailloux et des petits lacs. Avec le soleil ça doit être somptueux (une autre fois ?)

Le dernier tronçon pour arriver en haut de la croix de Chamrousse est particulièrement pénible. Nous sommes dans des éboulis de cailloux avec beaucoup de pentes et un brouillard à couper au couteau. Heureusement, il y a beaucoup de spectateurs, ce qui permet de ne pas se perdre entre les rubans de signalisation qui bien que très efficaces sont masqués par le brouillard.

J’arrive au ravito après 5h de courses, soit 1 heure avant l’horaire prévu.

J’y passe au moins 30 minutes mais il fait très froid.

Au moment de repartir, Guillaume arrive. Il va un peu mieux. Nous décidons de repartir ensemble. Il prend une dizaine de minutes pour se réchauffer et c’est parti pour la grosse descente qui va nous amener vers le grand colon, la grosse difficulté de cette section.

Dès le début de la descente, pas vraiment difficile mais dans le brouillard complet, je commence à avoir mal au genoux.
En quelques dizaines de minutes, la douleur passe du stade de gène à « coup de poignard » à chaque pas dès que le pourcentage de descente augmente un peu !!
On a fait 25 bornes …. ca va être très long !!!

Du coup, je me traine tellement en descente que Guillaume me lache; fort heureusement, dès la montée suivante c’est à son tour de se trainer ce qui me permet de le rattraper. Nous formons une belle bande de branquignoles. Les 10 km qui suivent se passe à ce rythme avec moi qui hurle à la moindre descente et Guillaume qui geint dès le premier faux plat montant. Nous nous arrétons beaucoup et en profitons pour regarder du paysage qui bien que très couvert est somptueux avec ses petits lacs, son relief tellement imposant et ses prairies superbes.

 

Le Grand Colon

Tant bien que mal nous arrivons au refuge de la Praz à peut prêt dans les temps prévus, il pleuviote mais le cadre est grandiose. Plus que quelques kilomètres et nous commencerons la descente vers la base de vie de Grenoble.

Sur tracedetrail ça passe bien, c’est donc le coeur léger que nous reprenons le chemin vers le passage du Grand Colon, là bas au fond du cirque. Nous courrons un peu car le chemin est facile mais plus on se rapproche, et plus on se demande par ou on va passer.

On voit bien ou ont doit aller : « la haut »,
On voit bien que de toute façon, il n’y a pas d’autres solutions,
En revanche, à part un ébouli de cailloux à 40% de pente, c’est un peu difficile de se projetter sur une trajectoire, une piste, un chemin …. enfin un « trail » comme disent les anglais !!

Encore une petite descente, on longe un lac on remonte un peu et puis …. plus rien !!

Le chemin s’est volatilisé !!

A la place, un immonde amas de cailloux et tout au long de la pente, une procession de microscopiques fourmis qui ont évoluent tant bien que mal au long d’innombrable lacets.

C’est bien ce qu’on craignait, « ils » vont nous faire passer par là !!
On se regarde avec Guillaume, pas franchement joyeux, et c’est parti : nous allons passer de l’altitude 2044m à 2375m en 872m de course à plat, soit une pente moyenne à 38%. Quand on sait que sur les 872 de course à plat il y a au moins une centaine de mètres de faux plat, ca laisse rêveur.

Bon comme prévu, c’est un enfer, je ne suis pas au mieux (mais au moins je n’ai pas mal au genoux); ma seule satisfaction : voir Guillaume qui se liquéfie mètres après mètres.
A peut prêt à mis pente, il n’a plus aucun sens de l’humour, j’ai même cru qu’il aller me frapper (enfin il aurait fallu qu’il me rattrape !!). Mais comme toutes le bonnes choses ont une fin, nous finissons par atteindre le sommet. Malheureusement nous ne pourrons en profiter que quelques minutes car le brouillard, le vent et le froid se sont invités à la fête et en quelques secondes, on ne voit plus rien et les conditions deviennent apocalyptiques. Nous serons dans les derniers à emprunter cet itinéraire puisque l’organisation va mettre en place un chemin de contournement pour faire face à ces conditions extrêmes.

Redescente vers Grenoble

Bon, en tout cas, maintenant nous partons pour 1200 mètres de descente. Guillaume va beaucoup mieux, on s’est réconcilié !! Finalement il est content d’avoir fait la montée !!! Youpi.

Je dis youpi parce que pour moi, c’est maintenant que ça devient pénible. Pour cause la descente assez pentue qui serpente le long de la montagne dans un paysage d’abord lunaire qui peu à peu fait place à une ambiance de steppes avant de enfin se transformer en forêt.
C’est très difficile, mon genoux ne me laisse pas le moindre répis. A chaque pas, j’attends avec appréhension le coup de pic à glace au niveau de la roule extérieure gauche. Sitôt le pied relevé, la douleur disparait immédiatement pour ré-apparaitre aussi rapidement dès l’appui suivant. C’est diabolique !!
Et dire que ca va être comme ça pendant 2 heures !!! Qu’est ce qu’il faut être con !!

Guillaume m’attend mais inexorablement il me distance.
Dans le premier tier de la descente, je me prends les pieds dans les batons (en essayant une technique pour ne pas poser le pied droit) et bim, grosse gamelle latérale dans la pente !!
Bilan :
– Une grosse écorchure au genoux – au moins je saurai pourquoi j’ai mal !!
– Et un baton en carbone cassé en deux – j’avais bien besoin de ça !!

L’ambiance devient lourde.

Un peu plus loin, nous tombons (quasiment au sens propre) sur un bénévole médecin qui se propose de me strapper. (je pense qu’il a vu que je clopinais pas mal).
Guillaume me donne gracieusement son strap (car j’ai utilisé le mien pour strapper mon baton cassé, … sans grande réussite).
Le strap est bien serré mais j’arrive à me relever. C’est alors qu’il me propose de m’accompagner pour rejoindre la voiture ballet à moins de 5 kms !!
Pas très lucide, je ne comprends pas tout de suite ? En fait, il évalue que compte tenu du type de douleurs que j’ai, je n’ai que peu de chances d’aller au bout et qu’il serait plus sage d’en rester la !!
De mon coté hors de question d’arrêter. Je le remercie pour son conseil et rétorque une vérité du genre « j’ai pas fait tout ça pour arrêter là !! ». Enfin bon, c’est décidé on continue. Avec mon baton cassé et mon genoux en mode momie, on dirait une pub pour Elastoplast.

La reprise se passe plutôt bien. La douleur est toujours présente mais le strap qui maintient bien l’articulation fait son effet, et je pense avec le recul que le genoux tourne moins vers l’extérieur. Ce n’est pas encore le top mais j’arrive à courir dans la descente (en tout cas je suis Guillaume !!)

Au bout de quelques minutes (et quelques centaines de mètres de D-), je me rends compte que je n’ai plus la Gopro !! Quel boulet, elle est restée sur le cailloux ou on a fait le strap !!!
J’annonce à Guillaume, on s’arrête et me voilà reparti dans l’autre sens. Il faut remonter, croiser les autres participants et leur demander si ils ont vu quelques chose !!!

Mais quel boulet !!!

Au bout de plus de 30 minutes de balade dans le sens inverse j’arrive enfin sur les lieux de « l’intervention ». Miracle, elle est toujours la. Sagement cachée au bord d’un buisson. J’embarque le précieux objet et rebelotte, c’est reparti pour la descente.
Après 40 minutes de suppléments, je suis de retour à l’endroit ou j’avais laissé Guillaume qui n’y est plus mais ce n’est pas trop grave. Je ferme ma gueulle; j’avais qu’à faire plus attention.
Je repars donc à mon rythme. En se rapprochant de la forêt le chemin est moins pentu et surtout moins technique. J’en profite pour accélérer: je n’ai presque plus mal au genoux, c’est la fête !
Cette deuxième partie de descente est un moment très agréable du périple. La fatigue est bien présente mais les conditions météo sont bonnes et je me surprends à courir de plus en plus vite.C’est d’ailleurs dans cette section que mon GPS s’est mis à « perdre toute sa lucidité » puisque je me suis retrouvé sur des sections à 3m20s au km !!! (Kilian fait gaffe j’arrive). Sur le coup, le manque de lucidité sème un peu la confusion mais quand les KM commencent à défiler toutes les 3 minutes, on fini pour se rendre compte qu’il y a un truc qui ne marche pas bien.
Bilan de ce petit évènement : + 25km sur la course (et prêt de 800m de D+). C’est le mode Ultratrac qui ne fonctionne pas bien. Pour la suite, il faudra utiliser le mode GPS et recharger la montre en courant.

A la fin de la longue descente qui nous ramène dans la vallée, je retrouve Guillaume qui m’attendait au ravito du 47eme km. Il est bien reposé pour que ça fait au moins 30 minutes qu’il est la.

S’en suit une traversée un peu longue de la vallée, au milieu de zones pavillonnaires et de zones industrielles.

Nous traversons l’autoroute en nous remémorant l’Ecotrail si sauvage (en particulier le passage de la N118), puis nous arrivons à la base de vie de St Nazaire.

Nous sommes parti depuis 14h30, nous avons parcouru 53Km et nous sommes dans les clous de ce que nous avions prévu.

Base de vie

Nous allons passer plus de 2 heures dans la base de vie. L’idée était d’expérimenter en vue des trails plus long.

Nous allons donc

  • nous doucher
  • nous faire masser
  • nous faire soigner
  • nous restaurer
  • essayer de dormir 30 minutes

Bon, ce n’est pas une grande réussite (en particulier le dodo) mais ca nous permettra quand même de bien recharger les batteries. 

A l’avenir, je pense qu’il faudra écourter ce genre de ravito et essayer d’aller le plus loin possible sur les premiers 24 heures car objectivement, nous étions fatigués mais pas au point d’aller dormir.

A 22h40, nous quittons la base de vie, la nuit est maintenant bien installée, il fait assez froid, il pleut pas mal, on nous annonce des conditions difficiles (neige mouillée, brouillard, vent, froid) dans le massif de la Chartreuse,

Ca va être le pied !!

A SUIVRE ….

 

Etape 4 – UltraMarin – Raid 87 KM

Etape 4 – UltraMarin – Raid 87 KM

15h15 minutes, 92,3km à ma montre, 536 sur 1121 inscrits, 33% d’abandons, 35° au départ

… et pour la première fois

la grosse banane à l’arrivée

Dimanche 9 juillet 23h. 
J’en ai bien profité pendant toute la semaine mais il faut se résoudre à couper le bracelet Ultramarin que j’ai gardé à mon poignée depuis la course.

Mais maintenant François, il va falloir s’y remettre car sinon, fin aout, ca risque de ne pas être aussi joyeux.

… mais revenons quelques heures en arrière.

La préparation

Après un Ecotrail éprouvant mais riche en émotions, je m’y suis remis assez rapidement.

  • 1 semaine après je me fais une petite sortie de 25 km.
  • Puis un rythme de 45 / 50 km par semaine durant le mois d’avril – essentiellement du fractionné et de la course à allure.
  • Puis le 4 mai, le no-finish line :


33 tours du champ de mars.
Le mode hamster dans toute sa splendeur.
Fatigué dès le 2ème tour car juste après une semaine de boulot.

  • puis reprise des semaines studieuses jusqu’au 15 mai

Guillaume de son coté s’entraine très peu car il s’est un peu moins bien remis de l’Ecotrail.

Doume, quant à lui, est out pour toute l’année – il a du mal à marcher et doit se faire opérer du ménisque en juin …

  • Une petite escapade en provence avec quelques balades dans les cailloux mais en fait quasiment pas de trail dans toute cette période.

A partir du 20 mai, la préparation entre dans une période beaucoup plus « nuancée ».

On va dire que l’accent est mis sur l’hydratation, et le stockage des réserves alimentaires !!

En gros j’ai fait le cochon tous les week-ends

  • Mariage
  • Communion
  • Soirées,
  • Tournée de rugby en Irlande
  • Apéros

C’est donc après une préparation « très moyenne » que je vais me présenter au départ de la course. Guillaume de son coté a été un peu plus sérieux les 3 dernières semaines mais comme il n’avait quasiment rien fait pendant 1 mois et demi, …

En tout et pour tout j’ai du faire 2 sorties à plus de 4h depuis l’Ecotrail.

La dernière semaine

Ca commence un peu à cogiter.

On prépare la logistique et on se fixe un objectif de 14h sur une course de 87 kms.

A priori la météo devrait être clémente; ça va nous changer de l’Ecotrail !!! avec grand beau et du vent.

Nous nous plions, non sans mal, aux 3 derniers jours, pates – protéines – glucides – eau.

Compte tenu des conditions météos, je décide de partir en running avec un tshirt et une paire de chaussette de rechange, plus évidement le matériel obligatoire (la veste raidlight qui restera bien sagement dans le sac !!)

Il faudra aussi prendre beaucoup d’eau car plus la semaine avance plus la température grimpe (tiens, ça me rappelle un truc ?)

L’avant course

Départ le vendredi matin de la gare Montparnasse pour un train qui doit nous amener à Vannes vers 11h30.

Il faut ensuite se rendre au port, récupérer les dossards, poser les sacs et prendre la navette – rendez vous à 11h50 ; Ca va être chaud !!

Heureusement, Guillaume qui connait un alcoolique dans chaque port, a convaincu un de ces pote de venir nous chercher à la gare pour nous amener au centre ville puis de nous amener jusqu’au départ à Arzon de l’autre coté de la baie. C’est sympa car il vient de Nantes !!

Tout se passe donc du mieux du monde,

  • On s’est changé dans le train.
  • Toutes les affaires sont prêtes !
  • Le pote de Guillaume nous pose au village Ultramarin ou nous récupérons les dossards et ou nous posons les sacs.
  • Puis il nous amène jusqu’à Arzon.
  • On le regarde manger un pavé d’andouille en buvant des bières pendant que nous sirotons avec fébrilité nos Periers tranches.

Il faut TRES CHAUD et le on ne ressent pas le vent.

Vient l’heure du départ, un dernier coup d’eau sur le visage et c’est parti : les fauves sont lachés

Descente vers les enfers

Après quelques kilomètres, je suis dans le dur.

Il fait vraiment trop chaud, 

On avait décidé de partir doucement mais même avec une allure d’escargot j’ai le coeur qui bat à 150.

Dès qu’on peut on s’asperge d’eau; heureusement les habitants de la baie sont très nombreux à nous encourager et ils ont tous un bidon, une bassine ou un tuyaux d’arrosage. Ces douches improvisées sont bénéfiques mais malheureusement, en quelques minutes, la chaleur reprend le dessus !!

Au bout de 2 heures de courses, je suis complètement cramé. Guillaume essaye de mettre un peu de rythme mais impossible d’avancer.

Et pourtant d’un point de vue physique tout va bien !! Pas de douleurs, pas de fatigue physique mais un cerveau qui hurle de tout son possible qu’il faut s’arrêter immédiatement.

Le premier ravito (19K) est atteint après 2h30 de course; ca me permet de redescendre en températures et de prendre quelques fruits secs.

A ce moment de la course, la ligne d’arrivée parait innatteignable;

  • la chaleur ne fait qu’augmenter
  • le vent est peu perceptible car la topographie du parcours (entre des haies, le long de la cote, …) nous met à l’abris des bourasques
  • par ailleurs, je chemin n’est pas technique mais il se compose de petites montées (quelques mètres, escaliers, …) et descentes incessantes
  • seules satisfactions :
    • les paysages sont grandioses et
    • les habitants nous encouragent et nous aspergent souvent.

Je repars du ravito un petit peu mieux mais l’accalmie est de courte durée.

Après à peine 30 minutes, je me retrouve dans un état de délabrement inimaginable.

Le syndrome Rois Maudits !!  :  je suis dans le rouge absolu et je n’avance plus

Vers le 22eme km, Guillaume me plante (enfin je lui ai dit de partir) car il s’excitait à doubler des mecs en marche nordique et je n’avais pas la volonté d’accélérer.

De toute façon, je dois me faire une raison entre le 20eme et le 25eme km :

Guillaume me plante !! Dont acte.

Les kilomètres s’enchainent mais je me pose vraiment la question de l’abandon.

Arrivée à Sarzeau après 34Km de courses et 5h10 de galère

On est à un peu plus de 1/3 du parcours; je m’arrête quelques minutes pour recharger l’eau et me décontracter les jambes.

C’est toujours aussi difficile même si je vais un peu mieux.

En revanche, le spectre de l’abandon est toujours là, en embuscade, prêt à fondre sur moi au moindre petit coup de mou.

Je fais une petite introspection : physiquement il n’y a rien de grave mais c’est psychologiquement que ça ne suit pas.

Je me repasse en boucle les récits et autres vidéos qui répètent à l’infini qu’il ne faut jamais abandonner (sauf blessure ou barrières horaires évidement).

Ils sont marrant les gars !!!, c’est facile à dire de ne jamais abandonner !! Alors je me résigne à continuer mais vraiment j’ai du mal à me convaincre que c’est une bonne idée

Encore au moins 9h !!!

  • « Ca va être une éternité »;
  • « Qu’est ce qu’il faut être con pour faire ça »;
  • « Pour la diagonale, je suis plus très sur, c’est quand même peut être au dessus de mes moyens »;
  • « Je ne parle même pas de Grenoble dans 2 mois – ca va être une boucherie »;
  • « Finalement je devrais peut être viser des trucs moins longs »;
  • « Et ce con de Doume qui est peinard à la maison »;
  • « Bon allez, « profites » le paysage est joli !! »;
  • « Et puis, les autres gars (et filles) n’ont pas l’air beaucoup mieux que toi, en plus pour la plupart ils sont affutés alors que toi et ta prépa « ole-ole » …

La procession des galériens chemine le long des chemins de la baie.

Retour sur terre

Au fil des kilomètres l’ambiance passe de « merdique » à « cotonneuse ».

Entendons nous bien, ça reste encore très incertain. Il fait un peu moins chaud mais je marche beaucoup (au moins 1 tiers du temps);

45eme km, je passe la mi parcours en 6h55 et j’ai toutes les peines du monde à faire une règle de trois pour savoir à quelle heure je devrais avoir fini.

Arrivée au gros ravitaillement du Hézo, 50km – 7h30 de course.

Je croise Guillaume qui repart au moment ou j’arrive.

Il est 22h30 et il fait encore très chaud. On se croirait dans un hôpital de campagne !! :

  • il y a beaucoup de gens au regard hagard, les yeux dans le vide;
  • d’autres sont couchés sur des brancards;
  • on entends dire qu’il y a plus de 30% d’abandons;

De mon coté, ça va. Je suis énervé, j’en ai marre mais maintenant je n’ai plus envie d’abandonner.

Je me fais un gros sandwich saucisson fromage; j’en profite pour changer le haut et les chaussettes. Je commence à avoir quelques rougeurs sur les pieds mais rien d’extra-ordinaire.

Il est temps de repartir; j’allume la frontale car il fait nuit noire et je reprends ma place dans la lente procession des galériens.

A ce moment de la course, je ne vais pas très vite mais en gros je courre 1km, je marche 300m.

C’est marrant car du coup, on passe son temps à doubler et re-doubler les mêmes personnes qui avancent au même rythme mais avec des cycles différents !!

Je discute pas mal pendant tout ces kilomètres, en particulier avec un Cholleté. Il est plutôt affuté (il participe aux championnats de France marathon vétéran) et marche plus vite que moi; mais comme il est un peu cuit, je maintiens le rythme dans les parties de course. Nous allons passer les 20 prochains kilomètres ensemble.

Le paysage est maintenant « très nocturne » et on ne voit pas grand chose.

Il y a toujours des spectateurs tout au long du parcours; ils sont motivés et c’est marrant de les voir attendre le long des routes et des chemins, de les entendre encourager leurs héros respectifs; puis de les voir reprendre leur voiture pour aller quelques kilomètres plus loin recommencer leur manège.

J’en profite pour passer quelques coup de fil; le temps passe; les jambes commencent à être un peu engourdies; les ampoules et autres douleurs plantaires nous rappellent que le trail : « c est le pied ».

Le Séné, 70eme km – 11H30 de course

Je prends mon temps car il n’y a pas de pression sur les barrières horaires.

Recharge l’eau, je picore du salé mais je n’ai pas très faim.

Inspection des pieds : j’ai une grosse ampoule le le pied droit au niveau de la jonction des orteils avec la voute plantaire; je la perce et essaye de calmer la douleur avec un cataplasme de seconde peaux et d’elasto !! (ce ne sera pas très efficace)

Je repars seul du ravito mais au bout de quelques centaines de mètres, je suis rejoins par mon compagnon Cholleté qui entre temps à rallier un troisième larron (nantais je crois). Nous reprenons notre rythme pendant 2 ou 3 kilomètres.

Je vais de mieux en mieux mais je reste sagement avec mes collègues; après tout ce n’est pas désagréable d’être en groupe et le temps passe plus vite.

En route vers « l’Olympe »

A ce moment de la course il reste officiellement moins de 18km de course.

On parle beaucoup de chimie dans ce type de pratique; adrénaline, endorphine, (sandwich dona ?) Mais dans quelques centaines de mètres, il va se passer un truc qui devrait faire réfléchir le plus cartésien des individus.

Nous avancions tranquillement, alternant course et marche. Bien sur les organismes commencent à être un peu usés et la débauche d’énergie qu’il a fallu consacrer à la gestion des 6 premières heures caniculaires a laissé des traces. Mais globalement notre petit groupe va plutôt bien.

Au détour d’un chemin, nous croisons un check point à qui nous demandons confirmation que nous ne sommes plus qu’à 18 km de l’arrivée. Sur ceux, le bénévole nous précise que en fait de 18Km, il faudrait plutôt compter sur 21/22 km car le parcours est un peu plus long que prévu.

Ces 3/4 kilomètres « imprévus » vont littéralement faire exploser notre équipe. En quelques minutes (dizaines de secondes), le troisième larron de l’aventure s’est complètement recroquevillé, tête basse, pas lourd. Il n’a pas réussi à intégrer ces 3 km supplémentaires. (et ca s’est passé tellement vite que la chimie n’est pas forcement la cause de ce revirement)
En moins de 500m, il a décrété qu’il en avait marre et qu’il n’avançait plus.
Le deuxième larron qui se trouvait plutôt mieux s’est mis à trottiner en nous promettant de nous attendre un peu plus loin.
Quant à moi, j’ai essayé de le convaincre que 3 km, ce n’était quand même pas grand chose; mais rien à faire : on a encore ralenti la marche.
Puis au bout de 200 ou 300 mètres, il a insisté pour que je reprenne le rythme et qu’il ne fallait pas l’attendre.

Je me suis donc retrouvé comme un con, en pleine campagne, à 22 km de l’arrivée, seul. De mon coté j’ai absorbé le nouveau planning en coupant en 3 les 22 km restants.

J’ai recommencé à marcher à allure rapide puis à trottiner puis comme j’étais bien, j’ai continué à trottiner; (fini l’alternance marche/course).

Et contre toute attente, j’ai accéléré !! avec des sections à 9/9.5 km/h.

Rapidement j’ai repris mon premier compagnon mais je l’ai laissé sur place; j’ai doublé des dizaines de concurrents pendant ces 3 heures.

Ce qui est extra-ordinaire, c’est que à la différence du début de course ou physiquement tout allait bien; à ce moment là du périple je commençais à vraiment être fatigué !

  • jambes lourdes, douleurs musculaires, début de crampes
  • haut du corps engourdi – nuque raide, bras raides
  • pointes intermittentes au niveau du genoux droit (pour l’Ecotrail, c’était le gauche)
  • douleurs aigues au niveau des pieds (ampoules, chevilles, …)
  • en revanche, rythme cardiaque à 105-110 max quel que soit la cadence !!

Et pourtant j’étais content de courir !

Du coup j’en ai bien profité; musique à fond; parfois je chantais; les kilomètres s’enchainent !!

C’est la première fois que dans une course, je ressens ces émotions aussi longtemps (il y avait bien eut quelques épisodes pendant l’Ecotrail mais rien à voir avec ces 2h30 de poillade)

Ils avaient raison les mecs du 38eme kilomètre

IL NE FAUT JAMAIS ABANDONNER CAR SINON TU NE PEUX PAS VIVRE CA

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin.

Le jour se lève et la ligne d’arrivée pointe son arche !!

Je l’a franchi après 15h15 de course et 92,3 km sur ma montre

Par rapport aux autres arrivées ou en général, je ne suis plus trop lucide, j’en profite bien et je vis l’instant avec délectation.

Guillaume est arrivé (comme d’hab) 3 minutes avant moi . Si la course avait durée 500 mètres de plus je le passais sur la ligne !

A peine le temps de récupérer les tshirts finisher et nous nous retrouvons à plusieurs coureurs devant une bonne bière sur le port.

On y passe 2 bonnes heures, puis douche et une longue séance de kiné pour se requinquer.

Vers 9h30, nous allons déambuler vers le village « olympique » et enfin on se pose dans un bistrot sur la ligne d’arrivée.

On y voit partir les concurrents des courses du samedi et surtout, on y voit arriver les premiers « extra-terrestres » du 177km qui pointent leurs baskets en 18h45 !!!

Après l’effort, le réconfort

Mais après quelques demis bien frais, on commence à piquer du nez. Il faut dire qu’on est débout depuis plus de 30 heures et que la fatigue nous a bien rattrapés. Heureusement, il est midi et nous décidons de tout de suite mettre en pratique les conseils élémentaires de l’alimentation post-effort. L’objectif est clairement de tout de suite se projeter sur notre prochain défi dans les Alpes

Au programme

  • plateau de fruit de mer géant, huitre, crabe, bulot, langoustines, crevettes, …. mayo,
  • blanc sec bien frais
  • crêpes beurre sucre en dessert

Repas du sportif

Après le repas, on tombe comme des mouches. Pas la force de partir à la gare à pied donc d’un commun accord, c’est taxi.

Puis arrivé à la gare, nous nous vautrons comme des manouches couchés sur le quai pendant 1h30 pour une petite sieste réparatrice. LE TOP.

Arrivée à Paris vers 19h, petite soirée légère, au lit à 22h et une grosse nuit de sommeil : PARFAIT (quand je me rappelle la nuit d’après l’Ecotrail, je pense que l’effet kiné/massage est vraiment bénéfique . Il faudra reproduire)

Le lendemain, à peine quelques courbatures. Une grosse ampoule qui durera quelques jours mais vraiment Rien à Signaler !! L’envie de reprendre dès le mardi suivant. Mais je me suis calmé puisque nous avions décidé de récupérer au moins 8 jours.

Conclusion

Après quelques jours de recul, cette aventure a vraiment été magnifique.

L’Ecotrail m’avait déjà fait évoluer d’un échelon mais là je pense qu’on commence à s’approcher des spécificités de cette pratique. On est pas encore à Saint-Denis, mais clairement ça devient envisageable !!

Bien sur, l’UT4M du 25 aout peut très bien faire s’écrouler tout l’édifice mais dans tous les cas, je garderai un excellent souvenir de ce Raid87 du Morbihan.

Le programme de l’année prochaine n’est pas encore fixé, mais pourquoi ne pas s’essayer sur le 177 (même si je pense qu’avec des conditions aussi extrêmes, nous n’aurions probablement pas terminé le périple !!)

Mais n’oublions pas : L’IMPORTANT C’EST LES 3 POINTS !!

Au final, nous terminons 536eme (Guillaume) et 542eme sur 1121 inscrits (1043 partants, 680 classés, 363 abandons)

Voilà le résumé officiel de la course

La 14ème édition de l’Ultra Marin s’est déroulée du 28 juin au 1er juilllet 2018 

L’édition s’est déroulée sous une forte chaleur durant quasiment tout l’évènement, avec cependant des orages dans la nuit du samedi au dimanche qui sont venus rafraîchir les concurrents du 177km et du 56km encore dans la course. Ces conditions météo ont rendu la course plus difficile, pour tous et, les participants ont dû modérer leurs allures sur les trails. Le mode marche s’imposait souvent pour un grand nombre d’entre eux.

6864 coureurs et marcheurs de tous ages ont participé à l’évènement. C’est le record de participation sur l’Ultra Marin.

5490 participants ont franchi la ligne d’arrivée à Vannes, soit 79,98% des partants. Le Grand Raid 177km affiche cependant plus de 50% d’abandons, comme cela se produit à chaque édition se réalisant sous de fortes chaleurs, soit 52,97 % d’abandons sur 1123 participants. Sur le Raid 87km, 32,43 % d’abandons, le 56km 14,98 %, la RRD 3,95 %, 11,27 % sur le Relais et 11,90 % sur la Marche Nordique.

Certains participants ont signalé avoir manqué d’eau et nous le regrettons. Il y a eu un manque au premier ravito de Kerbilouët sur le parcours du 177km où le réapprovisionnement n’a pas été possible. Par contre, l’organisation est allée raffraîchir ceux qui n’avaient pas eu d’eau, un peu plus loin, au moulin de Pomper. Une coupure d’eau s’est aussi produite sur toute la commune de Séné, le samedi matin. C’est pourquoi le départ de la Marche Nordique a été retardé d’une dizaine de minutes, en attendant le rétablissement de l’eau.

Le règlement de la course implique que les participants soient autonomes entre les ravitaillements d’une distance en moyenne de 15 à 20km. Des points d’eau ont toutefois été rajoutés par l’organisation entre certains postes, en raison de la chaleur.

La vidéo

Etape 3 – Ecotrail 80 KM

Etape 3 – Ecotrail 80 KM

YES !!!

 

1 er étage de la tour Eiffel le 18 mars 2018 vers 1h du matin après 12h42 d’une épreuve inoubliable, je ne l’aurais pas parié il y a 3 ans …

 

Mais revenons à ce début de journée…

Après une préparation qui me paraît réussie, une dernière semaine très appliquée avec du repos et une alimentation en rapport avec l’objectif, le samedi tant attendu se rapproche dangereusement.

Derniers échanges avec Guillaume et Doume la veille. Pour être tout à fait honnête, sans être hyper stressé, je n’en mène quand même pas large. J’ai beau avoir modélisé la course parfaite dans tous les sens (ingénieur !!), plus la ligne de départ se rapproche plus les courbes, les atténuations, les modèles mathématiques s’éloignent.

Cette dernière semaine a été aussi l’occasion de lire pas mal de posts sur le forum kikourou; faut bien admettre qu’il y a l’air d’avoir quelques spécimens « intéressants » en région parisienne !!. En tout cas que ce soit sur kikourou, sur meteo-paris, sur meteo-france, sur la meteo de google, (chez Madame Hirma …), j’ai l’impression que personne n’a la moindre idée de la météo pour samedi. En gros, tous les jours ça change : pluie / pas pluie, gel / pas gel, neige / soleil, vent / pas vent … c’est désespérant car quand tu te fais une joie de sortir la jolie tenue que tu t’es acheté dans l’hivers mais que tu ne sais pas si ca va coller, tu gamberges et du coup tu retournes t’acheter à la va-vite la veille un truc plus chaud, plus long, plus vert, ..

Le vendredi, récupération du dossard à la porte de Versailles, puis on rentre tranquillement, on fait le sac et on essaye d’aller dormir.
La nuit a été plutôt bonne, réveil vers 7h puis petit déjeuner du sportif , comme dirait un ami Pierre C.,
une viande blanche,
des pates,
beaucoup d’eau
et ça devrait aller pour dimanche …

Puis départ pour Saint Quentin en Yvelines. J’ai opté pour l’option train de banlieue avec une bonne heure de marge afin de ne pas se speeder.
Je ne suis pas le seul dans ce cas, car gares après gares (Courbevoie, La Défense, Puteau, Chaville, Versailles, …), on récupère de plus en plus de gens « très typés » ; déguisés comme à la Gay Pride (avec les chars et la sono en moins).

Pendant le trajet, la neige fait son apparition (alors que 4 heures avant la météo annonce un samedi gris, froid mais avec une probabilité d’intempérie de moins de 25%…)

Arrivée à la gare de St Quentin, je récupère Doume qui est arrivé par le train d’avant.

Finalement, il est au départ. Chapeau !! car il a encore mal au genou et que on ne peut pas dire que sa préparation soit aboutie.

Puis les navettes nous amènent jusqu’à la base de loisir ou nous faisons la jonction avec Guillaume.

L’équipe est fin prête !!

Nous nous dirigeons vers le départ, une pluie très forte s’invite et en guise d’échauffement nous nous replions vers une tente déjà bien remplie pour attendre les 45 dernières minutes. Notre stratégie de course ne demande pas à partir dans les premiers donc pas de raison d’aller se geler dans les sas du début !!

La pression monte

Puis c’est le départ

Comme prévu nous partons dans les derniers.

Le terrain est TRES GRAS avec des flaques d’eau qui en ce début de course canalisent le flux des coureurs. (si on savait ce qui nous attend on ne chercherait pas à éviter la boue …)

Au dernier moment, j’ai opté pour ma paire de chaussettes étanches – c’est une grande première !!

Le début se passe bien comme prévu; pas de difficultés. Le rythme est bon et nous permet d’être dans le ventre mou des coureurs.

Le long du lac, je m’arrête pour refaire mes lacets et je perds mes lunettes (de vue). Je m’en rendrai compte quelques kilomètres plus tard. J’appelle Sandrine en catastrophe pour lui demander d’essayer de retrouver ma vieille paire qui a une branche cassée.

Arrivée sur la passerelle de Saint Quentin : RAS, puis traversée de la ville, puis les premiers chemins.

L’ambiance est bonne, le terrain nous parait gras (si on savait !!) mais cela ne vient pas nous décourager pour autant.

Doume suit sans trop de difficultés même si je pense qu’il commence à avoir mal au genoux.

2h40 – Arrivée au ravitaillement de Buc

Arrivée à Buc à peut prêt dans les clous de ce que nous avions prévu. On s’arrête un petit peu pour attendre Doume qui a pris quelques minutes de retard. Il fait très froid et la neige est maintenant bien présente.

On repart pour les premières difficultés de la course.

On lache Doume dans la montée peu après la sortie du ravito. Les conditions sont de plus en plus rudes. Ce qui jusqu’à présent était un chemin facile avec quelques flaques est devenu un ruban de boue plus ou moins collante avec de temps en temps une petite mare d’eau.

Cela fait maintenant longtemps que les coureurs ne font plus d’efforts pour ne pas marcher dans l’eau.

De mon coté, les chaussettes étanches se comportent à merveille. L’eau ne rentre pas !!
On a juste une impression de froid lorsque l’eau pénètre dans les chaussures mais rien à voir avec la macération subie dans ce genre de situation.

La course continue, on rattrape les dernières joëlettes qui, bien que conduites par des mecs (et des filles) qui on l’air d’être des avions de chasse, galèrent énormément dans la boue. Je n’imagine pas la débauche d’énergie pour arriver à déplacer ces objets dans ces conditions !!! (et encore ce n’est rien à coté des escaliers de la Tour Eiffel !!)

J’ai un petit coup de moins bien vers le 35eme Km et Guillaume me lache petit à petit. Je ne le reverrai plus.

Passage du 42eme km autour des 6 heures, ce n’est pas très rapide mais on reste dans les clous et en plus, je n’ai pas l’impression d’avoir puisé dans mes réserves.

A partir du haut de Vélizy, les conditions se dégradent encore !! Le chemin est maintenant une horrible coulée de boue dans laquelle on s’enlise jusque bien au dessus des chevilles.

Par moment, il n’est plus possible de courir.

La moyenne s’en ressent et petit à petit les barrières horaires qui jusque la étaient « larges » se rapprochent !!

En revanche, on est en terrain connu et le morale est bon. J’ai juste une petite douleur sur l’extérieur du genoux gauche qui se rappelle à moi dans les descentes mais rien d’alarmant.

6h40 – Chateau Philippe à Meudon

On a fini par arriver à Meudon ou Sandrine et les enfants m’attendent. Ils ont du courage car il fait vraiment un froid de canard avec un petit vent sur la neige qui ne laisse pas indifférent.

J’en profile pour me changer intégralement (le haut), ce qui n’est pas un luxe !!

Puis un peu de thé chaud sans sucre qui fait beaucoup de bien.

Il neige toujours, la nuit est entrain de tomber, mais je suis plutôt de bonne humeur, persuadé que le plus dur est derrière nous …

Rétrospectivement, si j’avais su ce qui nous attendait, je ne suis pas sur que je serais reparti.

Une petite photo avant la nuit

Montée vers l’observatoire, on allume la frontale.

Avec la neige qui tombe à gros flocons, le froid et la vapeur d’eau liée à la respiration, le champ de vision est limité aux quelques mètres juste devant nos pieds.

En passant l’observatoire, on voit au loin la tour Eiffel et on se dit que ce n’est pas ces 30 derniers Km qui vont nous faire peur !!!

On rentre dans le dur

Il fallait bien que ça arrive, juste après l’observatoire et son long mur, on passe un niveau de plus dans les conditions !!

Maintenant c’est franchement l’enfer.

La nuit est complètement tombée.

Le chemin est affreux; il faut dire qu’il a vu passer les gars du 45, les gars du 30 et la moitié de ceux du 80; c’en est trop pour lui !!

Heureusement, il neige tellement et le hallo de « fumée de respiration » vient tellement masquer la vue que par moment, on ne voit plus à 1 mètre devant.

C’est donc à l’oreille que se parcourent ces kilomètres. Je me prends à fermer les yeux de temps en temps et à me guider exclusivement au bruit des flocs-flocs qui maintenant nous suivent sans arrêt. Heureusement que je connais le chemin par coeur !!

En revanche, on se déplace vraiment pas vite et je commence à m’inquiéter sérieusement sur ma capacité à rentrer dans le parc de Saint Cloud avant 23h.

J’apprends que Doume s’est arrêté à Meudon car il était à bout. C’est déjà un bel exploit d’être arrivé là !!!. Rétrospectivement, j’espère qu’il ne le regrettera pas car aujourd’hui, 1 mois après, il a toujours du mal à marcher !!

Je passe un coup de fil à Guillaume qui de son coté a retrouvé Jérome. Ils sont plus de 30 minutes devant moi et ils en chient autant !!

C’est le moment charnière de ce périple.

On est autour du 52km, je sens bien que ça ne va pas le faire car plus personne n’avance et que il n’y a aucuns éléments qui laissent présager que ça va s’arranger.

Je suis fatigué mais pas plus que ça, et soudain juste après la descente du coté des terrasses de Meudon, j’ai un déclic !!

La remontada !!

Ca se passe en quelques minutes. Je me dis que ce serait trop con de se ramasser au prochain ravito, que je suis largement capable d’aller plus vite, et je me suis mis à courir alors que tous les autres marchaient.

En gros j’ai couru tout le temps.
– En montée,
– En descente,
– Sur le plat,
– Dans la boue, …
…….. j’ai couru, « pas vite », mais tout le temps.

Le calcul est simple : en gros au rythme ou je me déplace à ce moment de la course, il me manquera 30 minutes pour passer le portail du parc de Saint Cloud. Du coup, comme tout ingénieur qui se respecte, je découpe le reste à faire en minutes par rapport à la barre fatidique des 23h en ajoutant un peu de rab pour le confort. Et à chaque 500m, je compte si je suis mieux ou moins bien que ce qu’il faudrait. Si je suis moins bien, les 500 mètres d’après je me fais violence et je relance avec comme seul objectif de récupérer les quelques secondes perdues les 500 mètres d’avant quitte à s’arrêter au circuit d’après si je suis cuit !! Du coup, si c’est une montée : j’en chie !!!

Cette période est assez éprouvante physiquement car j’avais vraiment l’impression que je me grillai et que je ne pourrai pas finir.

C’est aussi une période ou je double énormément de concurrents. La procession des galériens avec leurs petites lumières qui cheminent bien sagement en silence dans un sous-bois à 20Km du centre de Paris, de nuit, sous la neige avec comme seule ambition de continuer à se faire chier pendant encore 4 ou 5 heures pour une photo rapidement prise au premier étage de la tour Eiffel, a quelques chose d’absurde et de risible; c’est la qu’on se demande pourquoi on fait ça !

8h50 – Chaville

Je m’arrête 1 ou 2 minutes à Chaville pour prendre des abricots, bananes et une soupe que je commence à boire en repartant (sauf qu’avec la nuit et les glissades de la boue je m’en mets partout).

La zône de ravitaillement a des airs de cours des miracles. La boue y est omniprésentes, des mecs sont dans leurs couvertures de survie l’air hagard, il y a un bus juste avant qui attend ceux qui arrêtent.

Je n’ai pas trop calculé le ravito car mon seul objectif est l’entrée du parc de Saint Cloud mais à cette heure, j’ai encore au moins 20 minutes de retard par rapport à mon planning pessimiste.

Et ça repart. Traversée de Chaville et ses escaliers qui remontent vers le Ville d’Avray et ses étangs. Je suis au max de mes capacités, dès qu’il y a un faux plat j’accélère sur quelques mètres. Et puis secondes après secondes, ce qui paraissait difficile redevient jouable.

En revanche, je commence sérieusement à être fatigué. Les jambes sont de plus en plus lourdes et cette boue qui rend tout appui glissant commence à peser dans l’équation.

10h15 – Entrée du parc de St Cloud

Au prix d’un effort certain, je suis rentré dans le parc avant que la grille ne se ferme.

Il est 22h30, j’ai plus de 30 minutes d’avance !! Concrètement par rapport aux perspective de l’après observatoire, j’ai regagné 1 heure.

Je ne le sais pas à ce moment de la course mais Guillaume et Jérome sont à moins de 10 minutes devant.

Nouvel objectif : Tour Eiffel !

Un rapide calcul , il reste 2h30 pour faire 15 bornes. Sur le papier c’est jouable mais à ce moment de la course les conditions sont toujours exécrables, neige, boue, froid plus la fatigue qui maintenant est franchement présente.

C’est donc avec un regain de motivation, tempéré par les signaux renvoyés par mes jambes, que je repars dans ma technique des 500 mètres.

Sauf qu’à partir du milieu du parc, les épisodes « moins bons » se font de plus en plus fréquents. Il faut alors se faire violence à chaque fois pour rattraper les secondes au cycle d’après.

Dans le bas du parc, le terrain est apocalyptique, la boue coule sur les pavés !!. C’est un miracle que je ne me torde pas une cheville ! On traverse des marres de plusieurs centaines de mètres de long! ça colle ! c’est lourd ! vivement que ça se termine !!

Puis arrive enfin la dernière petite montée avant le ravito. Je la connais bien et je sais que c’est la dernière alors pour ne pas modifier ma tactique de course, je continue de courir (enfin vue la vitesse, c’est peut être un peu présomptueux de parler de course, mais moi, je suis au max !!).

C’est à ce moment de l’aventure que en quelques mètres, je me retrouve avec 2 crampes (une sur chaque cuisse !!). Vu le planning, je n’ai pas le luxe de m’arrêter et, en pensant aux années rugby ou la moindre crampe voyait se précipiter sur toi une horde de soigneurs pour t’étirer, te donner de l’eau, voir te sortir du terrain, mais la je sers les dents et je continue.

10h54 – Saint Cloud

Dernier ravito pris en quatrième vitesse, juste le temps de recharger l’eau et quelques sucreries. Il reste moins de 2h pour faire un peu plus de 10 bornes.

Au moment ou je repars dans les lacets de la descente vers la Seine, Jérome et Guillaume sont quelques dizaines de mètres en dessous de moi.

Je descends mécaniquement jusqu’à la sortie du parc, accompagné de mes 2 crampes que je traite par le mépris.

Puis sortie du parc avec une énorme satisfaction :
je vais le faire !!

J’appelle Sandrine et mes parents, puis trottine tranquillement le long de la seine : plus de boue !! Vive le Trail urbain !!

Comme je n’ai plus trop de pression, je vais un peu moins vite; j’ai arrêté de calculer tous les 500 mètres. Je discute avec des passants, je me fais doubler, je redouble.

On chemine tranquillement jusqu’au passage du périph; la route est bien connue et je la fais quasiment par réflexe. On se prend quand même quelques hectolitres de boue dans les quelques parcs que nous traversons (notamment dans le Parc André Citroen, ré-ouvert pour l’occasion et qui ne veut pas être en reste par rapport à ces prestigieux confrères et qui donc nous gratifie d’une flaque de toute beauté sur la moitié des 300 mètres de sa superficie)

Et au loin brille une lumière !

Ca y est, nous voyons enfin la tour Eiffel. Elle est la, à quelques centaines de mètres. Alors on ré-accélère un peu mais il n’y a vraiment plus d’essence dans le moteur.

Du coup je me traine …

Au 78eme Km après 12h22 de mesure ma montre s’arrête. J’ai tout le matériel pour la mettre en charge, mais je n’ai plus le courage et accessoirement le temps:

Ca va être tendu jusqu’au bout !!!

Puis viennent les dernières marches. J’aide un pauvre gars qui est entrain de faire un malaise vagal (j’espère qu’il aura trouvé la force de franchir les derniers hectomètres).

En haut des marches, au pied de la tour Eiffel, j’entends les bénévoles qui nous exhortent à se dépêcher, il est 0h50 – je vais passer à 10 minutes !!

Du coup, je me remets à courir le plus vite que mes jambes le permettent, dernière flaque d’eau, dernier virage

Et puis enfin, on me donne le ticket pour monter par l’escalier !!!

12h42 – Victoire !

La montée se passe comme dans un rêve. Le temps est arrêté et pourtant il passe à une vitesse folle.

J’ai assez peu de souvenirs de la montée mis à part l’ambiance générale. La procession des galériens a la banane !!

Dernières marches, on fait une petite queue de 1 ou 2 minutes et enfin je passe la ligne !!!

Il est 0h57, la journée se termine !!

Conclusion

Je retrouve Guillaume et Jérome qui m’accueille avec une petite bière. Je récupère la médaille et le teeshirt puis on redescend car il fait quand même très froid.

On récupère les sacs, une petite douche dans le gymnase (qui ressemble plus à une étable qu’à un gymnase) à coté de la Tour Eiffel et puis je rentre à la maison en AutoLib après avoir connu un épisode d’au moins 10 minutes à grelotter (genre spasmes « vaches folles »). C’est la première fois que je vis un truc pareil : complètement impossible de contrôler ses mains !! ça tremble de partout !!

Il faudra plusieurs heures pour que mon corps se réchauffe. J’ai greloté une partie de la nuit qui n’a pas été très bonne.

Après 3 ou 4 jours pour que les courbatures se résorbent.

Dès le week-end suivant, une petite sortie pour vérifier que ça marche encore ? Miracle tout fonctionne bien !!

1 mois après il reste le plaisir et la fierté d’avoir réussi.

Il y a aussi une petite déception pour Doume mais avec le recul, vu les conditions, c’est déjà une performance extraordinaire d’avoir rejoint Meudon. Aujourd’hui il se remet doucement et les prochaines échéances risquent d’être un peu aléatoires.

Contrairement à l’année dernière ou j’avais vraiment été dans le dur sur la fin, cette édition, bien que très éprouvante, restera comme un grand moment avec très peu de périodes « à oublier ».

What else – Et maintenant, on fait quoi ?

Cette année, il n’y aura pas d’UTPMA pour cause de communion, mais nous l’avons remplacé par le Raid du Morbilhan

C’est une course de 87km sans dénivelé et avec des barrières horaires « larges »

C’est l’occasion de continuer à progresser et à mieux se connaitre avec comme particularité une nuit et une gestion de l’effort non régulée par les contraintes du terrain (pas de dénivelé, pas de boue ?). Il ne faudra pas sous estimer l’épreuve. Nous y allons avec Guillaume (et peut être Doume) avec l’ambition de consolider les acquis de l’Ecotrail.

 

10 jours après l’Ecotrail, je me suis inscrit à l’UT4M 100K en aout !!

Depuis Guillaume s’est aussi laissé séduire.

C’est un monstre qui se présente devant nous !!

  • 100km,
  • 5500 m de D+,
  • avec des km verticaux à plus de 25%,
  • une barrière horaire à 36 heures

 

il va falloir s’accrocher mais on devrait bien rigoler.

… L’été s’annonce studieux, (la Réunion se rapproche un peu)

 

En bonus le suivi Strava de Guillaume et moi

https://labs.strava.com/flyby/viewer/#1458361746?c=u09mx1zu&z=C&t=1QhIMZ&a=ktXsVv5O7FY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J-7 avant l’écotrail

J-7 avant l’écotrail

Dans moins d’une semaine c’est l’Ecotrail !!! Donnez moi une olive et je vous fais 1 litre !

 

Et oui dans une semaine c’est le premier « Ultra » !!

 

Mais avant cela il faut revenir un peu en arrière

Depuis le Cantal, les choses ont bien évoluées

A froid, l’étape Mandailles est une réussite, aussi on a continué l’entrainement comme des bêtes pendant l’été.

Au total, presque 200km en 1 mois et demi, quelques expériences dans les Pyrénées (la Rhune sous toutes ses formes).

Puis inscription à l’Ecotrail 80km pour ne pas réfléchir trop longtemps, puis inscription Au Trail des Rois Maudits (octobre 2017)

A l’origine, ça avait l’air sympa et accessible mais en creusant un peu, on s’est rendu compte que ça risquait quand même de piquer car il ne faudra pas trop trainer !!

Puis les Rois Maudits sont passés avec un gout d’inachevé dans la bouche. (j’y reviendrai dans un autre article).

Alors bien sur l’important c’est les trois points; mais je l’ai vécu comme un semi échec.

Il s’en ai suivi une période de dé-compression de plus de 1 mois et demi pendant laquelle on est parti en live. Apéro, repas, fiesta, … et pas beaucoup de « fractionné ».

Puis en novembre le semi de Boulogne avec Doume; fait sans entrainement en 2h et 8s !! (l’objectif était de moins de 2h). C’est la qu’on se rend compte que l’entrainement change pas mal de choses !!

Autre grosse nouvelle, depuis Aurillac, Guillaume (un ancien de l’ACBB Rugby) nous a rejoint avec beaucoup d’implication.

En décembre, j’ai donc repris l’entrainement pour l’écotrail avec une détermination sans failles (surtout vu les enseignements des Rois Maudits et à moindre mesure du semi de Boulogne). C’est la période pendant laquelle, Doume a choisi de se péter le genoux au tennis !!

Ah oui, de mon coté, après un été de réflexion, j’ai complètement arrêté le rugby; convaincu qu’à nos ages, c’est infaisable de concilier les entrainements et les phases de récup post Rugby. Doume devrait peut être s’en inspirer …

Comme Doume est un mec plutôt pointu en terme de réflexion, il a choisi dans un premier temps de traiter la blessure par le mépris, (il a continué à jouer au tennis et à faire semblant de trottiner).  Puis il a mis entre parenthèse la préparation course pour essayer de récupérer et aujourd’hui à 6J du départ, il doit totaliser une prépa honorable de 2 sorties longues de 7km. Heureusement il a mis à profit le temps qu’il ne passait pas à s’entrainer pour s’alimenter et s’hydrater; ce qui fait qu’aujourd’hui on peut dire qu’il n’a jamais été autant en « forme ». Mais bon, comme il a un mental d’acier et que 80Km c’est de rigolade, …

Du coté de Guillaume et moi, la préparation a été beaucoup plus chargée. + de 700 km depuis début décembre avec une séance spécifique fractionné, muscu, dénivelé, … tous les mercredi (merci JB qui nous accueille à l’ACBB).

Quelques sorties rigolotes :

  • 55 km de nuit dans Paris avec Guillaume
  • Une sortie de nuit (écourtée) dans la neige.
  • Le remake de l’écotrail 30Km avec Guillaume en mode facile.
  • La reco quasi complète de tout le parcours du 80Km.
  • De belles sorties en altitude à Méribel.
  • Des séances de fractionné dans la cote des gardes.
  • Des 30-35 Km quasi tous les week-end

On a aussi repris le contact avec Jérome (un autre ancien de l’ACBB) mais qui est beaucoup plus en avance que nous pour ce qui est de la « Trail Attitude ». Il va falloir créer une association à voir comment les anciens « premières lignes » de l’ACBB se sont reconvertit.

En décembre je me suis inscrit à l’OCC (petit UTMB) mais je n’ai pas été tiré au sort; peut être l’année prochaine.

Toujours en décembre (le 20 pour être précis), je me suis mis en condition de l’achat du package « Diagonale des fous », à un clic prêt c’était bon !!
Plus sérieusement, si tout se passe bien c’est pour mon prochain anniversaire (décembre 2018) qu’il faudra avoir la souris qui marche bien …. Ca passe vite !

Beaucoup de moments intenses et au final une préparation plutôt réussie, sans bobo ni contretemps.
Je ne sais pas si on va y arriver mais en tout cas, on a mis le maximum d’atouts de notre coté.

Maintenant, il faut se projeter sur le futur immédiat dans moins de 1 semaine.


Petit rappel du programme

Départ à 12h30 de la base nautique de St Quentin en Yvelines

Les 25 premiers kms sont plutôt « roulants » jusqu’au premier ravitaillement à Buc.

Puis on repart pour quelques kms avec un peu plus de difficultés jusqu’à Vélizy au Km 35.

Puis ça se complique pour arriver jusque chez Doume au Km 45.

Puis on rejoint l’observatoire de Meudon et le parcours du 30Km; sauf qu’on aura déjà 50Km dans les pates et que la nuit tombera et que la section entre le Km 40 et le Km 70 concentre quasiment 70% du dénivelé.

Si on en sort valide, on devrait finir par sortir du parc de Saint cloud entre 22h et 23h30 pour s’offrir les 10 derniers Km le long de la seine et enfin pouvoir re-respirer nos gaz d’échappement préférés – la Trail Attitude !!!

Puis arrivée à la Tour Eiffel et son premier étage (attention au vertige).


Sur le papier, on part quand même dans l’inconnu :

3 options:

  • Option optimiste – celle qu’on va essayer de suivre le plus longtemps possible
    11h20 de courses – arrivée vers 23h50
    Un rythme calqué sur une course à 9,4 Km/h avec 1h40 d’arrêts aux ravitos, et des pauses de 5 minutes tous les 15Km
  • Option probable
    11h50 de courses – arrivée vers 0h20
    Même temps de repos mais un rythme calqué sur une course à 9 Km/h.
  • Option « à la ramasse, course contre la montre »
    C’est l’option qui nous fait flirter avec les barrières tout au long de la course
    12h10 de courses – arrivée vers 0h40
    Même temps de repos mais un rythme calqué sur une course à 8,5 Km/h

Dans tous les cas, il va falloir trouver le bon équilibre entre avancer vite (en particulier au début), ne pas trop perdre de temps sur les zones faciles et ne pas se mettre dans le rouge sans s’en rendre compte (cf Rois Maudits).

En terme de topographie, le dénivelé est quand même très accessible; les 25 premiers Kms sont quasi plats, ensuite du Km 25 au Km 65 se concentre toutes les difficultés du parcours. La seule véritable difficultés, nous concernant, est d’arriver à maintenir un rythme « normal » pendant les 10 premières heures et de finir au mental.

Mais la perspective de l’arrivée au 1er étage de la tour Eiffel appelle bien quelques sacrifices

 

Dernier petit détails,

LA METEO

Ca devrait être acceptable avec quand même un peu de pluie pour l’arrivée; En revanche, comme il pleut depuis 2 mois, le terrain va être TRES boueux (en particulier sur les zones Meudon, Chavilles, Viroflay). Ca va être la fête aux pieds mouillés !!

Maintenant, il n’y a plus qu’à et rendez vous la semaine prochaine

Et rappelons nous les principes sur lesquels nous nous sommes construit

« Pugnacité, abnégation, volume de jeu, sacrifice »
sans oublier
« Hygiène de vie, rigueur morale, stabilité affective » 


Le roadbook de l’aventure

RAPIDE / MEDIAN / LENT
Nom Dist. Delta BH Ravi. Temps Heure dt Temps Vit.
DEPART 12:30
Passage St Quentin 9,9 9,9 1:00 13:30 1:00 9,8
1:03 13:33 1:03 9,3
1:04 13:34 1:04 9,2
Debut Reco 11,9 2,0 1:13 13:43 0:12 9,6
1:17 13:47 0:13 9,1
1:18 13:48 0:13 9
BUC 22,7 10,8 3:15 0:15 2:42 15:12 1:28 7,3
2:49 15:19 1:32 7
2:53 15:23 1:35 6,8
Passage A86 30,6 7,9 3:39 16:09 0:57 8,3
3:50 16:20 1:00 7,9
3:55 16:25 1:02 7,6
Fin Reco 35,7 5,2 4:16 16:46 0:37 8,3
4:29 16:59 0:39 7,8
4:36 17:06 0:40 7,6
Passage N118 40,9 5,2 4:54 17:24 0:37 8,2
5:09 17:39 0:40 7,7
5:18 17:48 0:41 7,4
MEUDON 45,9 5,1 7:00 0:15 5:48 18:18 0:53 5,6
6:05 18:35 0:55 5,4
6:16 18:46 0:57 5,2
Observatoire 48,7 2,8 6:10 18:40 0:21 7,7
6:28 18:58 0:23 7,3
6:40 19:10 0:24 7
Passage N118 53,0 4,3 6:40 19:10 0:30 8,5
7:00 19:30 0:31 8
7:12 19:42 0:32 7,8
CHAVILLE 57,4 4,4 9:00 0:30 7:44 20:14 1:04 4,1
8:06 20:36 1:05 4
8:20 20:50 1:07 3,9
Trav. Chaville 59,7 2,3 8:04 20:34 0:20 6,8
8:27 20:57 0:21 6,4
8:42 21:12 0:22 6,1
Etang Ville Avray 61,0 1,3 8:19 20:49 0:14 5,5
8:43 21:13 0:15 5,2
8:59 21:29 0:16 4,9
ENTR. ST CLOUD 64,9 4,0 10:30 8:47 21:17 0:27 8,5
9:12 21:42 0:29 8,1
9:29 21:59 0:30 7,9
ST CLOUD 69,4 4,5 11:00 0:30 9:53 22:23 1:06 4,1
10:20 22:50 1:08 4
10:39 23:09 1:09 3,9
Boulogne 71,4 2,0 10:07 22:37 0:13 8,8
10:35 23:05 0:14 8,3
10:53 23:23 0:14 8,1
Entree Paris 75,9 4,4 10:36 23:06 0:29 8,9
11:06 23:36 0:31 8,5
11:25 23:55 0:32 8,3
TOUR EIFFEL 80,4 4,6 12:30 0:10 11:18 23:48 0:41 6,6
11:49 0:19 0:43 6,4
12:09 0:39 0:43 6,3